Créer son entreprise au Luxembourg Exercer son métier en tant qu'indépendant est un rêve qui se réalise pas à pas

Le Luxembourg présente de nombreux atouts pour créer sa propre entreprise: une économie diversifiée, un commerce extérieur fort, une culture entrepreneuriale en développement constant, une stratégie de troisième révolution industrielle et une situation géographique au coeur de l'Europe. Envie de profiter de cet environnement productif et de vous réaliser vous-mêmes? Alors découvrez avec nous les démarches à suivre et l'histoire à succès d'Anne Bauler, maître couturière! 

1, 2, 3... les différentes stations de la création d'entreprise

Avant de commencer les démarches administratives, il faut d'abord bien définir son projet. Le "business plan" est l'outil indispensable de communication de votre projet: il définit la structure et l'évolution et sert à vendre votre entreprise pour motiver des collaborateurs et obtenir du financement.

Le plan d'affaires détermine aussi la forme juridique de la société. S'agit-il d'une entreprise individuelle ou d'une société commerciale? Si le projet se fait à plusieurs actionnaires ou associés, il faut aussi fixer les règles de gestion.

Ensuite, le futur entrepreneur parcourt les formalités et actions suivantes:

  • Demande d'autorisation d'établissement auprès du ministère de l'Économie
  • Établissement du lieu d'activité
  • Ouverture d'un compte bancaire professionnel
  • Constitution et certificat de déblocage
  • Affiliation de la société aux organismes (registre de Commerce, Centre Commun de la Sécurité Sociale, Administration de l'Enregistrement et des Domaines)

Assistance et accompagnement par des experts tout au long du processus

Indépendant ou groupe d'entrepreneurs, vous n'êtes pas laissés seuls. Plusieurs services, institutions et associations vous accompagnent dans toutes les étapes de la création de votre entreprise. Des experts de tous les domaines répondent à vos questions et veillent avec vous à respecter toutes les obligations d'affiliation. N'hésitez pas à les contacter! Pour commencer, voici les partenaires principaux:

"Si ce n'est pas maintenant, alors quand?" – l'histoire à succès d'Anne Bauler, couturière

Abrité sous les toits de Bonnevoie dans sa maison privée se trouve l'atelier de couture d'Anne Bauler. La couture a toujours été un passe-temps préféré: la grand-mère ayant eu une boutique de tissu à Diekirch et la mère étant une passionnée de la confection, Anne Bauler coud dès son jeune âge des accessoires (sacs, écharpes, etc.). 

© cheese.lu
© cheese.lu

De fil en aiguille, elle approfondit ses connaissances en couture en travaillant sous la supervision de couturières établies au Luxembourg. Après des études et différentes professions dans les domaines du droit de la chimie, Anne Bauler découvre qu'il est possible de se présenter à l'examen de maîtrise sans devoir passer l'examen d'apprentissage ("Gesellenprüfung"). En possession d'un baccalauréat, il lui faut rattraper le retard dans le métier pour suivre le chemin vers l'indépendance. Elle suit des cours théoriques à la Chambre des Métiers pendant plus de trois ans et participe à de nombreux stages afin d'acquérir le nombre d'heures obligatoires dans l'exercice de la profession. À la fin, elle obtient son brevet de maîtrise en 2016!

L'année d'avant, lors de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union, Anne Bauler part à Bruxelles pour des missions de juriste. Elle profite de cette expérience à l'étranger avant de se lancer trois ans plus tard enfin dans les démarches de travailleuse indépendante. La Chambre des Métiers sera son premier interlocuteur. Le service "Créer mon entreprise" aide les débutants à suivre les procédures requises et à compiler les documents dans le dossier de l'entreprise. Une coach en développement personnel aide Anne Bauler à structurer ses idées et à fixer les lignes directrices de son projet. L'autorisation d'établissement est délivrée trois mois plus tard. 

"Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Le filet de sécurité, du mi-temps ou d'un congé sans solde, ne fait que retarder la décision de devenir finalement son propre patron."

Pendant deux mois elle travaille à mi-temps comme fonctionnaire de l'État et poursuit en parallèle ses démarches pour se rendre indépendante. Finalement elle quitte définitivement son poste de fonctionnaire auprès de l'État et démarre son entreprise en 2018 avec quelques créations. Cependant les clients se font attendre. Elle fait de la publicité sur les réseaux sociaux et crée un site internet, mais ce sont surtout les amis et la famille qui aident à distribuer les cartes de visite et à faire du bouche-à-oreille. Pendant ce temps, Anne Bauler continue à s'adonner à sa passion et lance ses premiers cours de couture. Ces derniers connaissent dès le début un grand succès: l'individualisme, l'esprit écologique et le faire soi-même sont plus actuels que jamais. 

Aujourd'hui, elle continue les cours de couture dans son atelier et de temps à autre dans différents centres culturels. Elle fait partie de l'équipe de l'examen de maîtrise et enseigne la théorie technique à la Chambre des Métiers. Couturière de la mode féminine, Anne Bauler réalise des créations pour des occasions spéciales, des vêtements sur mesure, des dessins et costumes pour des productions théâtrales, des tenues pour les "cosplayers" - qui ont déjà même gagné des prix grâce à ses créations - et des robes et habits authentiques pour des reconstitutions historiques du 18e siècle. À côté de ces activités déjà très variées, elle donne conseil en matière de couleurs et de styles en tant que "coach de couleur"

© cheese.lu
© cheese.lu

Ce qu'elle aime particulièrement dans son activité est de pouvoir travailler de manière créative et, au final, de tenir dans sa main un produit qu'elle a elle-même fabriqué. Les cours lui permettent d'avoir un échange et de transmettre sa passion. De plus, ils donnent naissance à de nouvelles idées, tandis que l'étude des couleurs est une passion qu'elle aimerait développer encore davantage. Anne Bauler travaille avec des matériaux écologiques et de commerce équitable. En tant que jeune entrepreneuse elle a appris qu'elle ne peut et qu'elle ne doit pas faire tout elle-même et qu'elle peut toujours obtenir de l'aide. 

"La vie est trop courte pour se demander "et si j'avais fait différemment" par la suite. Regretter quelque chose plus tard parce qu'on ne l'a pas fait est pire que d'essayer quelque chose et d'échouer. Avec un peu de chance et beaucoup d'investissement, on peut faire de son hobby sa profession."